certaines prises de position n’engagent que Mentalo
« Un art, une passion »
Sommaire
1 Historique de la profession
2 Quelques chiffres
3 Admission au concours d’entrée
4 Formation au D.E
5 Le DE
6 La rémunération
7 Le temps de travail
8 Cadre légal de l’exercice de la profession
9 Formations après le D.E
10 Prise de position personnelle
annexes :
bibliographie
décret du 11/02/2002
1.1 Pendant toute la première moitié du XXème siècle et jusqu'aux années 1970.
L’infirmière est totalement dépendante du corps médical. On ne parle pas encore de Soins infirmiers, mais de soins donnés par des infirmières qui ont alors un rôle purement d'exécutantes : soumission et obéissance aux médecins sont absolument requises pour exercer ce métier fortement marqué par le modèle religieux : abnégation et dévouement aux malades sont attendus sans réserve. Ce modèle rappelle d'ailleurs curieusement le modèle d'organisation patriarcale de la famille et de la société (soumission et obéissance au mari chef de famille, abnégation et dévouement pour les enfants et la famille).
1.2. A partir des années 1970-1980.
Évolution tendant à instaurer une relation de collaboration en partenariat avec la médecine et les autres disciplines de la santé, avec un modèle de pratique professionnelle moins traditionnel, plus rationnel et scientifique.
Évolution dans les textes de l'exercice professionnel avec la reconnaissance officielle du rôle propre infirmier ( loi de 1978 ), puis du diagnostic infirmier comme support et témoin de la zone spécifique du rôle propre.
Émergence des Soins Infirmiers comme discipline à part entière, pouvant enrichir d'une pratique et d'un savoir spécifiques les Sciences de la santé.
Évolution parallèle de la psychiatrie et des Soins Généraux jusqu'aux années 80, puis évolution convergente avec un tronc commun dans la formation, grâce au programme de 1979, et pour finir une unification entre les deux filières avec un programme unique d'études en 1992 conduisant à la formation et au diplôme unique.
1.3 Actuellement.
Reste le problème du statut ambigu des infirmièr(e)s, avec d'une part un rôle propre spécifique proclamé dans les textes et dans les discours infirmiers, et d'autre part une autonomie professionnelle très peu marquée dans la pratique, d'où un écart important déstabilisant pour des personnes découvrant la profession , écart douloureux pour les professionnelles en place.
2. Chiffres (Source : recensement de la population 1999)
Il y a actuellement en France environ 410 000 infirmier(e)s.
Essentiellement féminin, on dénombre 360 000 femmes pour 50 000 hommes.
40 % des français préféreraient avoir à faire à une infirmière, 5% à un infirmier, 53% s'en fichent. (sondage IPSOS).
Les soins généraux sont de loin les plus gros employeurs avec près de 250 000 emplois.
Arrivent ensuite :
-les infirmiers libéraux (47 500) ;
-les cadres infirmiers (39 600) ;
-les infirmiers psychiatriques (29 000);
-les infirmiers spécialisés (26 000) ;
-les puériculteurs (15 600).
Lorsque l'on demande aux jeunes ce qu'ils envisagent pour leur avenir professionnel, le métier d'infirmière arrive en deuxième position derrière celui d'enseignant.
3. Admission au concours d’entrée (ARRÊTÉ DU 23 MARS 1992) relatif aux conditions d'admission dans les IFSI préparant au diplôme d'État d'infirmier
3.1 Pour être admis à effectuer les études conduisant au diplôme d'État d'infirmier, les candidats doivent être âgés de dix-sept ans au moins au 31 décembre de l'année des épreuves de sélection ; aucune dispense d'âge n'est accordée et il n'est pas prévu d'âge limite supérieur.
Des épreuves de sélection sont organisées annuellement par chaque centre de formation en soins infirmiers agréé pour la préparation du diplôme d'État d'infirmier.
3.2 Peuvent se présenter aux épreuves de sélection
les titulaires du baccalauréat français ou d'un titre admis en dispense du baccalauréat français en application du décret du 31/12/1981.
les personnes ayant satisfait à un examen spécial d'entrée à l'université (ESEU)
les candidats de classe terminale : leur admission est alors subordonnée à l'obtention du baccalauréat français. Ils doivent adresser une attestation de succès au baccalauréat à la direction du centre de formation en soins infirmiers.
les candidats justifiant au 1 janvier de l'année des épreuves d'une expérience professionnelle d'une durée de trois ans pour les personnes issues du secteur hospitalier et médico-social et de cinq ans pour les autres candidats, et retenus par le jury régional de validation des acquis.
La formation des infirmiers dure trois ans au cours desquels les étudiants acquièrent un comportement professionnel par le biais de stages dès la première année d'études.
Malgré trois ans d'études, la formation d'infirmières n'est officiellement reconnue qu'au niveau d'études "Bac + 2", ce qui provoque souvent la grogne des infirmières. Cette situation illustre le manque de reconnaissance du métier.
5. Le diplôme d’état d’infirmier
5.1 Les épreuves en vue de l'obtention du diplôme d'Etat d'infirmier sont organisées par le directeur régional des affaires sanitaires et sociales. Deux sessions ont lieu chaque année aux dates fixées par le préfet de région. La deuxième session est ouverte aux candidats qui ont échoué à la première session, à ceux qui n'ont pas eu la possibilité d'effectuer la totalité de la scolarité et à ceux qui n'ont pu s'y présenter pour un cas de force majeure apprécié par le directeur régional des affaires sanitaires et sociales.
5.2 L'épreuve écrite du diplôme d'Etat d'infirmier consiste en :
Un travail de fin d'études, écrit et personnel, de quinze à vingt pages sur un thème d'intérêt professionnel choisi par l'étudiant en accord avec l'équipe enseignante.
Ce travail est présenté et soutenu devant un jury de deux personnes désignées par le directeur de l'institut dont relève l'étudiant, un cadre enseignant et une personne qualifiée dans le domaine traité, dont l'un d'entre eux n'assure pas d'enseignement dans l'institut précité.
Une mise en situation professionnelle (MSP)a lieu au cours de l'un des deux derniers stages de troisième année dans le service hospitalier ou extrahospitalier où l'étudiant est en stage depuis au moins une semaine, à l'exclusion du stage de projet professionnel.
Le traitement mensuel des infirmiers du secteur public est de l'ordre de 1 295,82 euros net (8 500 francs) en début de carrière. En établissement privé, les salaires sont variables d'un établissement à l'autre. En libéral, les rémunérations sont plus élevées, 1 981.84 euros (13 000 francs) en moyenne.
Le D.E permet d’exercer dans le sanitaire (public ou privé), en libéral, en milieu scolaire, en médecine du travail, en médico-social (personnes âgées).
En milieu sanitaire, les infirmier(e)s ont des horaires irréguliers : alternance d'équipes du matin, après-midi, nuit, mais aussi des permanences les week-ends et les jours fériés. Ces horaires sont souvent difficiles à concilier avec une vie de famille.
L’application des trente cinq heures est loin d’être à son terme : la marge de manœuvre budgétaire reste très limitée, les créations de postes sont inexistantes et le manque important de professionnels est cuisant. Mais il me semble, et cela n’engage que moi, qu’il s’agit plus d’un choix politique gouvernemental. (quels sont les choix budgétaires prioritaires ?)
8. Cadre légal de l’exercice de la profession
Décret de compétence no 2002-194 du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession d'infirmier (vous pouvez consulter ce décret sur le site http://www.légifrance.gouv.fr)
9.1 Les spécialisations infirmièr(e)s (Anesthésie, bloc, puériculture et cadre),
Quatre spécialisations amenant à un diplôme d'état existent au niveau infirmier :
Infirmier Anesthésiste diplômé d'état
Cadre De Santé
9.2 Les D.U (Diplôme Universitaires) et D.I.U. (Diplôme Inter Universitaire)
9.3 Les formations effectuées par les facultés :
Université Claude Bernard Lyon (licence et maîtrise de gestion des établissements privés de santé) (petit clin d’œil à mes anciens profs ! !)
9.4 D.F.M.C :Brest, Rennes, Angers, Nantes formation de région ouest
formation des cadres de santé
9.5 formations internes à vos services, dont je ne peux que souhaiter qu'elles existent dans les services ( ? ?)
10. Conception personnelle de la profession
Notre profession est en pleine évolution mais, à mon sens, nous avons perdu beaucoup de temps ! Il faut dire que l’héritage est assez lourd à traîner : les religieuses d’avant 1968, ainsi que l’image de substitut de mère ! ! ! L’arrivée encore trop timide d’hommes dans cette branche contribue à ce changement.
De nos jours, je trouve que notre mission sociale n’est toujours pas très claire. C’est à nous professionnels de nous définir nous-mêmes. Nous ne sommes pas là que pour seconder le médecin : nous sommes des professionnels autonomes à qui l’on délègue certaines fonctions. Nous devons nous engager moins timidement dans nos concepts, dans le diagnostic infirmier, dans la recherche en soins infirmiers, dans la reconnaissance de notre niveau de diplôme (bac plus 3).
Combien d’années avons nous mis à changer le mot « école d’infirmière » par « institut de formation en soins infirmiers » (les mots ont un sens) ? Nous voyons encore quelques « surveillantes de service » non cadres, sans aucune formation de management humain, sans projet de service, elles sont bien « surveillantes » et rien de plus !
Malheureusement, nous les cadres de santé avons à nous battre contre les réalités de terrain : manque de budget, surcharge de travail, manque de personnel (des IFSI ayant été fermés pour des raisons financières il manque un nombre considérable de diplômés et nous allons chercher des professionnels en Espagne alors que la formation n’est pas la même. Où est la reconnaissance professionnelle ?)
Il faut également à mon sens savoir dire « NON » aux conditions de travail que l’on impose à une équipe et en bout de chaîne aux patients : défendons la qualité de nos prestations, posons nos limites personnelles et interdisons nous de les violer. La défense de la profession passe par là.
En conclusion, cette profession est pour moi, un art, une passion : je m’y suis épanouie pleinement malgré toutes les difficultés rencontrées. Elle me colle à la peau, elle est aussi le reflet de ma propre histoire.
Annexes :
Adam E. Editions Maloine. Etre Infirmière. 1991
Bonnici B. Collection Que sais-je ? PUF. La politique de santé en France. 1993
Gasse, J.M. - Presses inter universitaires. Des modèles conceptuels en soins infirmiers. 1994
Walter B, Editions Lamarre. Soigner en gériatrie, un art, une passion. 1994
Décret de compétence no 2002-194 du 11 février 2002 relatif aux actes professionnels et à l'exercice de la profession d'infirmier
Site http://www.legifrance.gouv.fr (code de la santé, décrets)